- 3 juin 2021
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- 3 juin 2021
Télécharger l’Enquête Ifop pour CBD-Grams.com auprès de 2 000 Français
Alors qu’un rapport parlementaire présenté le 5 mai dernier prône un changement de stratégie dans la lutte contre la consommation et le trafic de cannabis par la mise en œuvre d’une légalisation réglementée, le Président de la République Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ont pour leur part réaffirmé leur opposition à cette possibilité ainsi qu’à une dépénalisation généralisée.
La position des Français interrogés mi-mai par l’IFOP pour GRAMS* est en contradiction avec celle de nos gouvernants : 51% des personnes interrogées sont favorables à la dépénalisation de la consommation de cannabis et 47% voient favorablement une évolution qui autoriserait la consommation et la production dans un cadre défini par la loi. En cela, les Français ont conscience de l’échec des politiques de répression menées depuis un demi-siècle et dont ils jugent avec une grande sévérité les résultats.
Les 2/3 des répondants estiment qu’un contrôle de l’État sur la vente des drogues dites « douces » serait plus efficace que l’interdiction et permettrait de reprendre la main face aux trafiquants, de moins exposer les forces de l’ordre et de faire rentrer de l’argent dans les caisses de la nation.
La légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques emporte quant à elle une très large adhésion des Français qui la plébiscitent à près de 80% et souhaitent majoritairement que la recherche dans ce domaine soit financée par l’État.
Enfin, le CBD entre de plus en plus dans les mœurs : plus de la moitié des personnes interrogées en ont déjà entendu parler et 1 personne sur 5 se dit prête à s’en procurer sous différentes formes.
1 Français sur 3 a déjà consommé du cannabis
La France est aujourd’hui considérée comme l’un des pays d’Europe où l’on consomme le plus de cannabis. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), notre pays compterait près de 5 millions de consommateurs annuels et 1,4 million de consommateurs réguliers (au moins 10 fois par mois).
Une réalité que confirment les chiffres de l’enquête menée par l’IFOP : 30% des personnes âgées de plus de 18 ans indiquent s’y être déjà adonnées au cours de leur vie, 8% en ont consommé au moins une fois dans les 12 derniers mois et 5% dans le mois écoulé.
Et si l’on consomme autant de cannabis, c’est qu’il est relativement aisé de s’en procurer. Ainsi, plus des 3/4 (77%) de celles et ceux qui en ont utilisé au cours de l’année écoulée disent qu’il leur serait possible de s’en procurer dans les 24 heures, et 58% que cela serait de surcroît facile.
Une majorité de Français favorables à la dépénalisation
En 10 ans, la proportion de Français favorables à la dépénalisation de drogues douces comme le cannabis a considérablement augmenté, passant de 36% en 2011 à 51% en 2021. Cette progression est particulièrement sensible chez les femmes (de 30% à 51%) et chez les 35-49 ans (de 30% à 59%). Si les seniors restent majoritairement défavorables à une telle mesure, ils y sont moins rétifs qu’en 2011 puisque 38% des personnes âgées de plus de 65 ans se déclarent aujourd’hui pour la dépénalisation contre 28% il y a 10 ans. Cette tranche d’âge est d’ailleurs la seule à être contre la dépénalisation : 55% des 18-64 ans y sont au contraire favorables.
Sur l’échiquier politique, c’est à gauche que l’on trouve le plus de partisans de la dépénalisation : La volonté de dépénaliser est particulièrement forte chez ceux disant qu’ils voteront pour Jean-Luc Mélenchon en 2022 (75%), pour Yannick Jadot (77%) et pour Anne Hidalgo (61%). En revanche, les sympathisants de Xavier Bertrand et de Marine Le Pen s’y opposent majoritairement avec respectivement 33% et 40% d’adhésion à la dépénalisation.
Les futurs électeurs d’Emmanuel Macron sont partagés mais la dépénalisation y recueille les faveurs de 54% d’entre eux.
Oui massif au cannabis thérapeutique
À l’heure où la France vient de lancer une étude sur le sujet, la légalisation du cannabis à usage thérapeutique suscite l’adhésion d’une large majorité de Français, 78% s’y disant plutôt ou tout à fait favorables, proportion qui monte à 86% parmi les cadres sup. Et 74% des personnes interrogées estiment que l’Etat devrait financer les recherches sur les usages thérapeutiques du cannabis dans les cas de cancer ou de maladies neuro-dégénératives.
La part de Français favorables à une autorisation de la consommation et de la production de cannabis dans un cadre fixé par la loi s’approche aujourd’hui de la majorité : 47% des personnes interrogées se disent favorables à une telle évolution, donc à une légalisation du cannabis.
Côté politique, cette évolution législative est approuvée par une majorité de sympathisants La France Insoumise et Europe Écologie les Verts (58%), Parti Socialiste/ Génération.s (60%) et La République en Marche (53%). Elle est en revanche minoritaire chez les proches des Républicains (39%) et du Rassemblement national (40%).
62% des Français pour un contrôle de l’État
Majoritairement opposés à la légalisation du cannabis, les Français estiment paradoxalement pour 62% d’entre eux que le contrôle de l’État sur la substance serait plus efficace que l’interdiction actuellement en vigueur. Une opinion majoritaire dans toutes les tranches d’âge et toutes couleurs politiques confondues, hormis chez les sympathisants Les Républicains (49%). Plus que la volonté de légaliser, c’est l’échec des politiques répressives mises en œuvre depuis 50 ans qui explique cette volonté de contrôle étatique sur le cannabis.
Nos compatriotes jugent en effet très sévèrement les résultats des actions menées en la matière : seuls 16% pensent que les politiques actuelles de lutte et de répression sont efficaces pour enrayer les trafics, 17% qu’elles le sont pour limiter la consommation et 22% pour prévenir les risques de santé.
Les politiques répressives jugées très largement inefficaces et coûteuses
Ces tendances se confirment sans ambigüité lorsqu’on interroge les Français sur plusieurs affirmations émanant du rapport parlementaire transpartisan présenté le 5 mai dernier à l’Assemblée nationale. Plus de 4 sur 5 (84%) estiment qu’en l’absence de contrôle par une légalisation régulée, le cannabis constitue un danger pour la santé.
80% des personnes interrogées sont par ailleurs convaincues que la politique répressive menée par la France coûte cher et mobilise à l’excès les forces de l’ordre sans pour autant avoir d’impact sur la consommation et le trafic. Une proportion qui monte à 87% pour les personnes habitant un quartier populaire.
Le contrôle par l’État aurait pour conséquence selon plus des deux tiers des personnes interrogées (68%) de moins exposer les forces de l’ordre à la violence engendrée par le trafic de drogue, et pour 81% d’entre elles l’avantage de procurer d’importantes ressources fiscales.
Enfin, 67% des Français jugent qu’une légalisation régulée permettrait de « reprendre le contrôle » face aux trafiquants et de « mieux protéger la santé des consommateurs ». Affirmation partagée majoritairement par toutes les tranches d’âge, toutes les catégories socio-professionnelles et toutes les tendances politiques. Pour autant rappelons-le, seuls 36% des personnes interrogées dans cette enquête sont favorables à la légalisation.
Une forte conscience des effets néfastes du cannabis chez les adolescents
L’impact sur la santé des plus jeunes joue-t-il un rôle dans le refus de la légalisation ? C’est fort possible quand on observe la perception des Français quant aux effets du cannabis sur les adolescents.
9 personnes sur 10 estiment ainsi que la consommation de cannabis est susceptible de favoriser l’apparition de maladies psychiatriques chez les adolescents et plus de 8 sur 10 (86%) qu’elle accroit les risques de troubles psychotiques et la schizophrénie. Les risques de dépression sont cités par 78% des répondants, qui pensent par ailleurs pour 72% d’entre eux que le cannabis présente des dangers pour la santé dès la première consommation.
Cette forte conscience des risques liés à la consommation de cannabis à l’adolescence est majoritairement partagée par toutes les tranches d’âge, avec toutefois des écarts significatifs : si 89% des personnes âgées de plus de 65 ans estiment qu’il existe un danger de dépression chez les plus jeunes, cette proportion est nettement moins élevée chez les 18-34 ans (67%).
*Enquête menée du 11 au 17 mai 2021 par questionnaire autoadministré en ligne auprès de 2 025 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population française.
En encadré
CBD : 1 Français sur 5 prêt à en acheter
Le CBD est manifestement en train de percer dans la vie quotidienne des Français. 55% des personnes interrogées par l’IFOP en ont déjà entendu parler (70% des 18-24 ans) et 8% en ont déjà consommé (14% chez les 18-34 ans).
Les utilisateurs réguliers ou occasionnels de cannabis sont les mieux informés – plus de 80% connaissent le CBD – et plus de la moitié d’entre eux (54% pour ceux qui consomment du cannabis au moins une fois par mois) l’ont déjà testé.
Preuve de cette reconnaissance du CBD par le grand public, 1 Français sur 5 se dit prêt à s’en procurer sous forme de fleurs, d’huile ou encore de crème à appliquer sur la peau.
La France a souhaité interdire le CBD sur son territoire mais la Cour de justice de l’Union Européenne a invalidé cette décision en novembre dernier au nom de la libre circulation des marchandises. Les juges européens avaient à cette occasion considéré que le CBD n’était pas un produit stupéfiant, et que la France ne pouvait en l’espèce pas s’opposer à la vente de plantes et de produits autorisés ailleurs en Europe. Notre pays a toutefois indiqué qu’il n’autoriserait pas la commercialisation du CBD sous forme de fleurs, considérant qu’elles peuvent être fumées avec du tabac, et donc représenter un danger pour la santé.
Télécharger l’Enquête Ifop pour CBD-Grams.com auprès de 2 000 Français